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Y aura-t-il une récession en 2022-2023 ? 

 29 juillet 2022

Par:  Philippe Agnelli

Au travers de nombreux écueils économiques et géopolitiques, la croissance peine à conserver sa pérennité. A tel point que l’on peut même envisager une éventuelle récession d'ici à la fin d’année. Au travers d’une analyse globale, nous allons voir comment peut évoluer la conjoncture et quels sont les acteurs qui réussiront le mieux à embrasser les grands changements macroéconomiques.

Quelles perspectives économiques pour cette année ?

Les marchés financiers et leurs flux traduisent une situation relativement calme. Toutefois, une interrogation subsiste concernant leur lecture. Les marchés d’actions ont rebondi depuis le mois de juin, tandis que les marchés obligataires « price » une récession. Cela s’explique notamment par le reflux du pétrole qui illustre la faiblesse du cycle, mais également par la volonté qu’ont les institutions d’appliquer une politique monétaire anti-inflationniste.

Pour ce faire, elles usent du resserrement des taux, de façon à rompre le phénomène
d’emballement économique, sauf à risquer la récession. Si l’écosystème d’action prévoit que cette récession sera en grande partie absorbée par les marges des entreprises, celui des obligations préfère se positionner par rapport aux augmentations de taux.

La baisse de confiance dans le secteur des services indique, elle aussi, une possible récession, malgré le fait que l’épargne puisse au contraire amortir cette éventualité dans la zone euro.

Comment l'inflation va-t-elle évoluer et quelles en sont les causes ?

Si l’inflation étasunienne est promise à un ralentissement de sa progression courant aout, la zone euro n’est probablement pas encore en passe de sortir de cette situation délicate. La dépendance européenne aux énergies fossiles la rend fragile compte tenu du contexte géopolitique. Elle subit la guerre russo-ukrainienne et ses conséquences. N’ayant pas reconstitué tous les stocks, l’Europe s’expose à un risque de choc énergétique si la guerre venait à s’éterniser.

La BCE rencontre, elle aussi, des difficultés quant à sa politique anti-inflationniste. Les disparités entre les pays et leurs endettements respectifs au sein de la zone euro ne laissent pas la possibilité à la BCE de jouer sur les taux à sa guise au risque de fragiliser les pays les plus endettés.

Le marché obligataire reste prudent avec les taux

Le premier semestre et la hausse des taux qui l’accompagne a inévitablement vu la valeur nominale des obligations baisser. Bien que l’épisode restrictif soit en grande partie passé, les marchés ne sont pas à l'abri de nouvelles augmentations de taux.

Attention donc aux fluctuations de valeurs d’actifs. Hormis pour les investisseurs les plus engagés, les placements à privilégier compte tenu de la situation sont les valeurs refuges. Les obligations américaines avec un rendement à court ou moyen terme, ou chinoises, grâce à une faible inflation permettant une baisse de taux, se trouvent être les meilleures solutions sur cette typologie de marché.

Retour aux moyennes pour les marchés actions

Le marché actions a connu également un premier semestre rude, mais les rendements tendent à revenir sur des moyennes.

Cependant, la menace de récession, l’inflation des prix et des matières premières laissent penser que le prix des actifs peut encore se dévaluer d'ici à la fin d’année. Les prévisions des investisseurs sont bonnes malgré tout. Ils attendent une progression de marge de l’ordre de 10% à 12% pour les États-Unis et l’Europe.

Encore une fois, la Chine voit ses difficultés s’éloigner de plus en plus, et sauf reconfinement, le rebond est probable sur son marché action.

La transition énergétique réorganise hiérarchie et dépendance

La situation géopolitique agit comme un accélérateur. Elle précipite la nécessité d’opérer la transition énergétique. Le plan sobriété vise à inscrire l’Europe dans une logique plus verte.

Pour ce faire, il va falloir innover, éduquer et développer des technologies capables de transformer notre façon de produire et de consommer. Derrière cette volonté se cache la nécessité d’investissements sur le long terme, pour supporter et accompagner la transition.


Ainsi l’Europe pourra retrouver une certaine indépendance énergétique. À noter qu'à horizon 2050, les énergies renouvelables représenterons plus de la moitié du mix énergétique mondial.

Il est donc aisé de se rendre compte à quel point la transition énergétique est un enjeu central d’investissement. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons, et ce, déjà bien avant la guerre en Ukraine, inséré cette thématique dans nos portefeuilles clients.

Attention à ne pas oublier la Chine, qui occupera une place prépondérante dans la transition verte.

Il est donc aisé de se rendre compte à quel point la transition énergétique est un enjeu central d’investissement. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons, et ce, déjà bien avant la guerre en Ukraine, inséré cette thématique dans nos portefeuilles clients.


Attention à ne pas oublier la Chine, qui occupera une place prépondérante dans la transition verte, la Chine étant l'usine du monde, le défi sera d'autant plus ardu pour elle mais du fait de son régime autoritaire, certaines décisions difficiles seront peut être prises plus rapidement que dans nos démocraties. Parallèlement à sa dette domestique et à ses politiques budgétaires et monétaires accommodantes, elle est en proie à des problèmes climatiques qui l’alertent de plus en plus sur le caractère crucial d’un changement énergétique. Elle s’est donc positionnée favorablement sur la question du développement durable et s’est imposée comme le leader sur le marché des technologies climatiques.

Finalement, l’Europe va-t-elle sortir de sa dépendance énergétique, ou simplement la déplacer ?

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Philippe Agnelli


Expert en Ingénieurie du patrimoine depuis plus de 10 ans. L'immobilier, les SCPI et leur financement n'ont pas de secret pour lui.
'Titulaire d’un double master en sciences informatiques et en gestion internationale de fortune,)

Philippe Agnelli

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